Le massif de la Chartreuse se distingue facilement de ses voisins aux pics acérés. Ses immenses parois de calcaires s’étirent sur plus de 42 kilomètres du Nord au Sud. Une allure particulière que l’on ne retrouve qu’en moindres mesures dans le Vercors. Ses sommets quant à eux, offrent un panorama incroyable, pouvant aller du Mont-blanc au Dévoluy. Ne vous laissez pas amadouer par ces dômes d’altitude modeste, ils peuvent être redoutables et réservés aux intrépides. Ses chemins ne sont également pas en restes. À flanc de falaises abruptes, grottes secrètes ou cascades, il est impossible de ne pas trouver son bonheur en Chartreuse.
Distance : 17,8 km Durée : 2 jours D+ : 1526 mètres D- : 1526 mètres Autonomie complète
Départ : Perquelin Tracé : Boucle
Après cette longue période sans pouvoir se dégourdir les jambes en montagnes (2020!), la perspective de deux journées entières sur les sentiers était un soulagement. Même si les prévisions météo n’étaient pas au beau fixe — nuages et un peu de pluie —, c’était une question de santé mentale. Au final, ces conditions particulières nous ont offertent de bien belles surprises … Ainsi, nous sommes partis randonner dans cette nature qui nous manquait tant, retrouver le sentiment de plénitude du marcheur compulsif.
Distance : 6,2 km
D+ : 1156 mètres
D- : 167 mètres
Durée : 5h15 de marche
Topo : Départ du parking de Perquelin à 1970 d’alt. Prendre le grand chemin forestier et après un ou deux lacets, bifurquer vers la droite en direction de la Cascade du Guiers. Monter jusqu’à la source du Guiers mort — un trou dans la falaise —. Le sentier devient alors moins visible. Poursuivre à gauche le long de la falaise jusqu’au bout de la trace, puis traverser au milieu de la végétation. Attention ! Il n’y a pas de sentier. Pour traverser, il faut savoir évoluer sur des pentes raides au milieu de rochers et arbres. Lorsque l’itinéraire est retrouvé, suivre les lacets sur une centaine de mètres. À l’intersection, se diriger à gauche sous les parois calcaires vers le Chaos de Bellefont. Cette portion nécessite de pauser les mains, alors prudence ! Continuer ensuite l’ascension pour rejoindre le GR 9 puis prendre à gauche vers le col de Bellefont. Une fois atteint, emprunter la ligne de crête vers l’Est jusqu’au dôme de Bellefont avec vue sur Belledonne.
Enfin ! Sac sanglé et chaussures aux pieds, nous sommes enfin sur les chemins ! Quel plaisir de retrouver les sentiers de la Chartreuse. Je dois avouer qu’habituellement, ce massif n’est pas notre premier choix. Pour un week-end, nous préférons pousser jusqu’à Belledonne où les itinéraires nous paraissaient plus impressionnants, plus techniques. Enlevez-vous, cette idée de la tête ! En Chartreuse, il y en a pour tous les niveaux et les paysages n’en sont pas moins impressionnants. Ce week-end, à 100 km autour de notre domicile, nous l’a largement prouvé. Ce matin-là, en plein mois de mai, il fessait encore bien froid. Cette fraicheur matinale ne dure pas. Dès les premiers kilomètres, une première série de lacets nous réchauffe les cuisses. Arrivée à la cascade du Guiers, nous décidons de couper hors sentier pour rejoindre un second chemin. Un kilomètre à vol d’oiseau qui s’est transformé en 1 heure de galère. Un kilomètre de végétarien dense, mais également – surtout! – de petites falaises à répétitions qui freinent notre traversée. Escalader, descendre, remontrer, lorsque nous retrouvons le chemin, nous sommes des loques. Bien que pentu, ce sentier nous semble désormais bien accessible …
Nous rencontrons rapidement les immenses falaises si emblématiques du massif et poursuivons notre route vers le Chaos de Bellefont. Encore magnifique terrain de jeu pour les grimpeurs du dimanche. Le sentier sillonne des roches de calcaires, passe tantôt au-dessus tantôt en dessous. Grimper à travers ces blocs permet de ne pas sentir le dénivelé. Bien qu’éprouvant, on monte vite. Ces quelques centaines de mètres de dénivelés finissent néanmoins par nous couper les jambes et une pause s’impose. Nous choisissons un rocher sur lequel se percher et mangeons enveloppés par la brume. Vite refroidis par notre immobilité, nous repartons rapidement et rattrapons le GR9. L’ascension du dôme de Bellefont manque de perceptive. Le brouillard a enveloppé toute la montagne. Le chemin qui se découvre mètre par mètre et le silence permettent néanmoins de surprendre un ou deux chamois au passage. Finalement, sur le dôme, le paysage se découvre peu à peu laissant apparaitre Belledonne puis les Écrins devant nous. Grâce au vent, les nuages par petit paquet vont et viennent à travers la vallée. Nichés sur le dôme, nous sommes aux premières loges pour ce spectacle.
Distance : 11,6 km
D+ : 367 mètres
D- : 1354 mètres
Durée : 5 h 30 de marche
Topo : Suivre la ligne de crêtes allant vers le Sud. Le chemin se scinde en plusieurs sentiers. Certains tracés nécessitent davantage d’habileté quand d’autres contournent ces difficultés. Si vous vous sentez l’âme aventureuse, emprunter la Cheminée du Paradis. L’itinéraire traverse une fissure raide très peu large. En prenant son temps et en s’aidant des mains, pas de réels problèmes. Attention néanmoins aux jours humides qui peuvent rendre la roche glissante. Si vous ne le sentez pas, éviter la brèche en passant par un chemin quelques kilomètres en amont. Tous les parcours mènent à la Dent de Crolles. Là-haut, deux choix s’offrent à vous: emprunter le pas de l’Œille qui conduit plus rapidement au col des Ayes ou prolonger la randonnée en redescendant par le trou du Glaz – certaines portions nécessitent de se servir des mains –. Arrivé au col des Ayes, un panneau indique la direction de Perquelin. Descendre en forêt pendant encore quelques kilomètres jusqu’à atteindre la route. Le parking se trouve à une centaine de mètres en remontant vers les habitations.
Nous avons installé notre bivouac au sommet du Dôme de Bellefont espérant voir le lever de soleil. En effet, les prévisions météorologiques annonçaient des nuages a une hauteur maximum de 2200 mètres d’alt. Notre terrain pour la nuit étant à 1975 mètres, c’était un coup de poker. Malheureusement, pas de soleil ce matin, mais une brume très dense entour le campement. Notre marche débute sur les crêtes du pic de Bellefont jusqu’à la cheminée du Paradis. Sur le chemin, les nuages jouent avec le relief, révélant occasionnellement la chaîne de Belledonne ou des Écrins. Comme la veille, les animaux se font surprendre au détour d’un rocher. Dissimulé par la brume, ils sont moins alertent et pâturent paisiblement. Nous essayons de les observer à distance, marquant de longues pauses dans le silence. Nous pensions passer une matinée assez fade et finalement — comme chaque fois en randonnée — les chemins sont pleins de surprises et nous offrent leurs lot d’aventures.
À notre arrivée à la cheminée du paradis, nous peinons à trouver notre chemin. Finalement, il suffisait de suivre la falaise et les marques peintes dessus. Nous nous retrouvons face à une faille de plusieurs mètres de longueurs et pas plus large que nous. C’est une portion très sympathique qui apporte un nouveau rythme. L’espace est si étroit que nous devons enlevé nos sacs, trouver un moyen de les faire passer derrières nous, puis désescalader ce profond goulot. Quelques minutes très plaisantes, mais qui nécessitent un peu d’adresse. Attention notamment par temps humide où les prises – déjà bien patinées – deviennent extrêmement glissantes. Si ça ne passe pas, faites le détour !
La trace se poursuit sur les crêtes où nous rencontrons quelques marmottes, mais également de plus en plus de personnes. Ces pèlerines des montagnes viennent de la Dent de Crolles. Au loin, nous apercevons le dôme, noir de monde. L’envie de la foule nous passe très rapidement et nous préférons couper dans la pente pour raccrocher le chemin descendant. Même si le sentier propose des tronçons avec de belles vues et qui demandent de poser les mains, l’affluence gâche un peu l’expérience. C’était prévisible: un dimanche au temps clément après plusieurs mois d’immobilité. On ne peut en vouloir à personne. Il faut savoir partager et se débrouiller pour aller ailleurs ! Nous arrivons au col des Ayes et bifurquons plein nord dans la forêt. Solitude retrouvée. Une dernière surprise au détour d’un sentier en épingle: un chamois surgit et traverse la piste devant nous.
Sur cette carte, vous retrouverez l’itinéraire complet et nos zones de campement.
– sac Osprey Aether AG 60L
– bâton de marche
– chaussure La sportiva Pyramid GTX
Vêtements :
– 2 paires de chaussette Crew light cushion
– 1 paire de chaussette épaisse
– 1 slip
– 1 t-shirt
– 1 sous-couche technique en laine mérinose
– 1 polaire Mammut Aconcagua light
– 1 doudoune Pataginia nano-air
– 1 veste hardsell arcteryx Alpha FL
– 1 bonnet Carhartt Anglistic Beanie
– 1 pantalon Salomon Wayfayer
– 1 short Patoginia Bayou
– 1 paire de gants ski Black Diamond
Camping :
– tente MSR Hubba Hubba NX
– Duvet Valandre Bloody mary
– Oreillet Sea to Summit aeros premium
– Matelas Thermarest NeoAir Xlite
– Rechaud MSR WindPro II
– Filtre à eau Sawaye
Ores & Audace, c’est l’insolence de nos envies et le débordement de nos rêves avec ce qu’il faut de « pourquoi pas » pour devenir « projet ».
Ce blog est naît de la passion des grands espaces et des belles images. Carnet de voyage brut, mais raisonné, nous avons à cœur de partager le récit authentique de nos aventures.
